Mieux respirer : un des principaux bienfaits de l’Orthodontie

Nos conseils

Chez un enfant, la bouche ouverte, des lèvres sèches, des narines sales et encombrées, des cernes sont des signes cliniques qui doivent alerter parents et soignants sur la mauvaise réalisation de la fonction ventilatoire. Il faut bien sûr consulter le médecin traitant, le pédiatre ou l’ORL, mais aussi l’orthodontiste. 

Pourquoi l’Orthodontiste ?

Parce que dans certains cas, il joue un rôle essentiel dans la prise en charge de l’insuffisance de ventilation nasale qui peut être à l’origine de pathologies banales (otites, rhinopharyngites, polypes) ou plus graves (syndrome d’apnée du sommeil, troubles comportementaux). Le rétablissement d’une ventilation normale obtenue grâce à un traitement orthopédique précoce est garant d’une amélioration de la santé d’un enfant.

La fonction ventilatoire : pourquoi est-ce si important ?

Si la respiration est perturbée, les structures nasales et sinusiennes ne filtrent plus l’air qui pénètre dans les poumons. Une bonne respiration nasale réchauffe, humidifie et purifie l’air inspiré, ce qui n’est pas le cas quand l’air passe directement par la bouche.

La respiration nasale a aussi pour fonction de refroidir le cerveau, gros producteur de chaleur. Les conséquences sur le sommeil de l’enfant, moins réparateur, et sur le développement cérébral de l’enfant en croissance sont importantes en cas de mauvaise réalisation.

Mais son rôle est également primordial dans la croissance puisque la respiration est, avec la mastication, la principale énergie du développement de tout l’étage moyen de la face, dessinant petit à petit le visage de l’enfant.

Une bonne respiration nasale permet une croissance satisfaisante de la sphère oro-faciale, entraînant le développement harmonieux du visage et facilitant un meilleur alignement des dents. 

Une respiration nasale inefficace va engendrer une respiration buccale. L’air inspiré ne sera plus filtré par la muqueuse nasale et les pathologies classiques de la région Nez-Gorge-Oreille vont se développer plus facilement. L’enfant va spontanément ouvrir la bouche et placer sa langue en bas pour dégager le carrefour aéro-digestif et améliorer sa respiration. La croissance de la mâchoire inférieure prend alors une direction verticale alors que la mâchoire supérieure devient insuffisante en largeur. Des troubles importants de positionnement des dents apparaissent alors progressivement.

Cas Particulier du Syndrome d’Apnée Obstructive du Sommeil (SAOS)

Ces troubles ventilatoires peuvent s’aggraver jusqu’à l’apparition d’apnées du sommeil, dont la fréquence chez l’enfant est estimée entre 1,2 et 5,7% (soit de 10 000 à 47 000 enfants âgés de 6 ans). Ce syndrome n’est pas du tout réservé à l’adulte, et touchera même jusqu’à 61% des enfants en fort surpoids.

Si une intervention chirurgicale d’ablation des végétations et des amygdales reste le traitement de choix en première intention, elle est souvent insuffisante pour le traiter. Par contre, grâce à une approche médicale individualisée, chaque enfant peut bénéficier d’une prise en charge multidisciplinaire, initiée par le médecin généraliste ou le pédiatre d’une part, le dentiste ou l’orthodontiste d’autre part. L’orthodontiste a en effet un rôle majeur de dépistage et de traitement.

Il peut s’agir de cas légers à modérés où la correction de troubles de positionnement des mâchoires a souvent pour conséquence l’amélioration de la fonction ventilatoire.

Mais l’orthodontiste intervient également dans le traitement de cas plus sévères, après chirurgie aux côtés de l’ORL, du chirurgien maxillo-facial, du neurochirurgien et du pneumo-pédiatre.

L’orthodontie peut améliorer la ventilation

  • En éduquant le bon sens des familles : Il faut apprendre aux enfants à se moucher efficacement et à pratiquer le lavage du nez avec un sérum physiologique en cas de besoin.
  • En traitant la cause : Lors des examens pédiatriques et odontologiques, et plus particulièrement lors du bilan de santé des enfants de 6 ans, chaque praticien doit repérer les enfants à risque lors de son examen clinique. Il convient alors de demander un bilan ORL qui peut mesurer la bonne perméabilité nasale, et quelquefois ôter les éventuels obstacles (végétations, amygdales). 
  • En corrigeant les anomalies maxillo-faciales précocement : l’orthodontiste a alors recours à des traitements précoces simples, rapides, à effet immédiat, complétés par une rééducation fonctionnelle.

En effet, une fois le traitement réalisé, le suivi est primordial, surtout pour les jeunes patients qui peuvent avoir pris l’habitude de respirer par la bouche, et qui conservent cette habitude même après avoir le nez libéré de tout obstacle. Pour éviter la récidive, il est important de proposer une véritable rééducation par des exercices, précédés de lavage et mouchage nasal. Ces exercices peuvent être soutenus par de petits appareils dits « d’éducation fonctionnelle », qui guident la langue dans une position haute, maintenant les lèvres jointes.

Souvent les parents n’ont pas conscience de l’obstruction nasale de leur enfant parce que cette situation dure depuis longtemps et que tout le monde y est habitué. Et pourtant, cette absence de ventilation nasale, a des répercussions sur le développement des mâchoires et la position des dents mais aussi sur la santé en général.

Les signes indirects de respiration buccale, tels les lèvres sèches et entrouvertes, une position de tête basculée en arrière pendant le sommeil, visage allongé et cernes sous les yeux doivent déclencher une consultation chez le médecin traitant, le pédiatre, ou l’ORL, mais aussi chez l’orthodontiste. 

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